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Histoires maternelles

Essai documentaire

28 min | 2015 | Super 8 & DV | français, portugais
Réalisation & montage: Anouk Dominguez-Degen
Image: Maurice et Aurea Degen, Anouk Dominguez-Degen, Jehan Dominguez
Sound design: Rudy Decelière
Mixage 5.1: Adrien Kessler
Etalonnage: Raphaël Frauenfelder
Production: Benjamin Poumey, C-Side Productions

SYNOPSIS

Construit sous la forme d’une introspection, Histoires Maternelles explore l’intime, le silence, la parole pour sonder les nuances des instincts maternels. A travers des archives familiales, le film questionne les transmissions entre générations et l’ambivalence qui peut surgir entre les désirs de mère et de femme.

English version
« Maternal histories » is an inward journey based on the author’s family film archive. The film explores intimacy, words and silence, to inspect the various shades of so-called « maternal instinct ». The author questions the implicit inheritance which passes down from generation to generation and the conflicting desires that haunt her as a woman and a mother.

Sinopsis em português
Construído sob a forma de uma introspecção, Histórias maternas explora o íntimo, o silêncio, o discurso para sondar as nuances dos instintos maternos. Através de arquivos familiares, o filme questiona as transmissões entre gerações e a ambivalência que pode surgir entre os desejos ao ser  mãe e mulher.

FESTIVALS

– Etats Généraux du film documentaire, Section Expériences du Regard, France, 2015
– Filmar en Latina América, Genève, Suisse, 2015
– 51es Journées de Soleure, Panorama Short, Suisse, 2016
– Family Film Project, Porto, Portugal, 2016
– Miroirs 2016 – Journée de films de famille et autobigraphiques
– Contemporary Swiss Cinema Panorama 2016, Brésil
– Filmes do Homem, Compétition Prix Jean-Loup Passek, Melgaço, Portugal, 2016
– Festival du Film de Famille 2016 – Compétition Internationale
– DOCfeed Festival, Compétition Internationale, Eindhoven, Pays-Bas, 2017
– Montreal Feminist Film Festival, Canada, 2017
– CheapCuts DocFilmFest, London, England, 2017
– Berlin Indie Doc Fest 2017
– Jacksonville Documentary Film Festival, USA, 2017
– Panorama Internacional Coisa de Cinema, Salvador, Brésil, 2017
– Black Maria Film Festival 2018
– Festival de Cine Latino-Americano 2018
– Passages : Women in Transition 2018

VOIR LE FILM

avec sous-titres français, with English subtitles, com legendas em português, con subtitulos en español

ARTICLES

[…] Plus qu’une confession intime, il s’agit d’une confession de l’étrangeté de l’intime.

[…] La peur de la maternité, de la perte de liberté, la reconnaissance de la filiation, la condamnation à un rôle social qui pourtant se présente sous la forme de la nature et de l’amour..

La maternité est-elle une question ? Anouk Dominguez-Degen a le courage de la poser comme telle, avec une honnêteté qui frappe. Plus qu’une confession intime, il s’agit d’une confession de l’étrangeté de l’intime. La voix off sculpte des phrases qui réduisent la question à son essence – qu’elle reste si souvent cachée, cette essence maternelle ! La peur de la maternité, de la perte de liberté, la reconnaissance de la filiation, la condamnation à un rôle social qui pourtant se présente sous la forme de la nature et de l’amour. Une affection tendre et une angoisse troublante se mêlent dans une réflexion qui n’est rien d’autre que l’expression d’un constat existentiel. Alors, la question de la maternité glisse vite, et doucement, vers la question du deuil impossible de sa propre naissance et de sa propre existence. La voix off impose une respiration lente, un rythme qui laisse au spectateur le temps de songer aux images. Le superbe montage d’extraits de l’archive de famille ensemble avec les nouvelles images tournées tisse un discours filmique intelligent, insistant sur l’entrelacs du passé et du présent, un discours qui cherche à toucher le mystère de l’héritage et de la famille dans sa réalité intergénérationnelle. L’écriture du film se plaît donc à jouer avec les inversions, les superpositions, les mélanges, y compris de langues. À l’universalité de la maternité s’oppose ainsi la résistance de la liberté, qui contamine également la forme du film. Cette résistance de la liberté se fait ainsi retrait, transformation, voire migration (quelle brillante intuition de relier la migration à la liberté frustrée des mères…) : un subtil sabotage de la vérité maternelle, qui est conjuguée dans ses histoires diverses. Ce film est une véritable perle dans la programmation de courts-métrages des Journées de Soleure.

Giuseppe Di Salvatore

avril 2016, Filmexplorer.ch